Voici l'article :
" Dès le début du siècle, blancheur et pâleur redeviennent synonymes de beauté, ainsi que le rappelle le docteur Caron dans la toilette des dames, publiée en 1806. Le teint hâlé est laissé aux paysans et aux travailleurs. Bien que cela soit moins à la mode, Joséphine masque ses rides par de généreuses couche de fard. Très couvrante, la céruse n'en est pas moins contraignante à porter car le moindre mouvement du visage fendille la couche de produit et l'on fait de la craie qui couvre épaules et poitrine d'une fine farine. Pour réhausser ses joues et ses lèvres, l'impératrice dépense 3000 francs par an d'un rouge créé par M. Martin. Comme Napoléon n'aime pas les femmes pâles, il exige que les femmes de la Cour en fassent autant. On conseille les rouges végétaux à base de bois de santal ou de cochenille, à condition qu'ils n'aient pas de vinaigre pour excipient; les rouges minéraux tels que minium ou chaux de plomb sont réputés dangereux à la longue pour la peau. Un masque nocturne de fleur de farine et de blanc d'oeuf permettra à celles qui n'utilisent pas de fard de conserver leur teint laiteux. Le beaume de La Mecque, ou l'une de ses contrefaçons plus économique, appliqué en masque, permet aussi de renouveler sa peau. On peut encore se laver le visage avec une pommade de recette danoise faite avec de la farine de fèves blanche, quatre semences froides, de la crème fraîche et du lait. On s'épile les sourcils afin qu'ils soient bien arqués, très noirs et très fins. Contre les dartres, rien de tel que du vinaigre dans lequel on laisse s'amollir et délayer un oeuf frais avec sa coquille. Enfin, moins cher et plus sûr que tous les produits vendus, il y a le masque de fraises écrasées appliqué la nuit sur le visage qu'on lave, le matin, avec de l'eau de cerfeuil..."