C'est en 1797 qu'est fondé par Jean-Baptiste Sellèque et Pierre de la Mésangère, le Journal des Dames qui prendra tout au long de son existence divers titres.
Le journal, d'abord situé près du jardin du Luxembourg, s'installe à partir de février 1799 et jusq'en 1831 rue Montmartre, prés du passage des Panoramas.
Rapidement seul aux commandes, Pierre de la Mésangère, son rédacteur en chef, réussit à en faire la publication de référence en matière de goût et de mode car la qualité de ses textes et de ses illustrations en font de loin la meilleure parution sur le sujet. Son succès est tel qu'il est le seul journal à trouver grâce auprès de Napoléon, qui en recommande la lecture à toutes les dames de la cour : « Voyez le journal La Mésangère – ce doit être là votre Moniteur ».
Ce journal, maintes fois copié en France et à l'étranger, parait alors tous les cinq jours et est accompagné d'une ou deux gravures à chaque numéro et plus tard d'un supplément d'illustrations intitulé Costumes parisiens. Il compte parmi ses illustrateurs des artistes accomplis comme Isabey, Debucourt ou Carle Vernet et fait appel aux plus grands graveurs et enlumineurs de l'époque.
Le soin apporté aux illustrations est si important pour son créateur qu'il s'octroie le droit de regard et de veto sur chacune d'entre elles, n'hésitant pas à les faire refaire si elles ne lui conviennent pas. Il attache en outre une grande importance au soin apporté aux ornements de tête et à la position des mains.
Le journal connait son apogée entre 1800 et 1818 et une longévité exemplaire puisqu'il ne disparaît qu'en 1839.
Ce journal, en plus de la mode, ne manquait pas d'évoquer les questions politiques et traiter de l'actualité. Il est aussi l'un des premiers journaux usant de la réclame rédactionnelle comme ici le 13 août 1804 : « A la promenade du matin, rien de plus galant, de plus original, et de plus neuf pour une élégante, qu'un chapeau de drap léger, couleur noisette et façonné par un chapelier, mais taillé comme une capote de perkale par l'artiste en mode, Leroy de la rue Richelieu »
Emmanuelle Papot, juillet 2009