Extait de la lettre de la Fondation Napoléon de ce jour
Baignades et natation à Paris
Le Moniteur du 7 mai 1812 publiait une liste des établissements de bain dans la capitale en indiquant bien que la baignade et la natation étaient deux activités bien distinctes.
Les bains avaient été mis en place essentiellement pour des raisons de santé alors que la natation faisait partie de l'éducation des jeunes gens de la classe moyenne au même titre que la danse, l'escrime ou encore l'équitation. Les bains installés dans la Seine même, étaient couverts pour préserver l'intimité des baigneurs. Ces derniers disposaient de cordes et de poteaux pour s'attacher et restaient dans le bain dix minutes puis ressortaient.
Le droit d'entrée coûtait 20 centimes (ce qui représentait 10% du salaire journalier d'un ouvrier). Les bains n'étant pas mixtes, les bassins étaient séparés et isolés. Les hommes et les femmes se couvraient le corps de grandes chemises pour se baigner. Il était formellement interdit de se baigner nu. Les horaires d'ouverture étaient extrêmement étendus : les établissements de bains ouvraient dès l'aube et fermaient vers 22 heures.
Pour tous ceux qui voulaient perfectionner leur art de la natation, ils pouvaient s'entraîner directement dans le fleuve à condition d'être accompagnés d'un maître-nageur, ou bien se rendre dans l'une des écoles de natation. Ces écoles étaient réservées aux hommes (les femmes n'eurent pas le droit de s'y rendre avant la Restauration). Les hommes portaient alors des sortes de caleçons.
Ces établissements n'avaient le droit de s'établir qu'entre le Pont d'Austerlitz et le Pont de la Concorde. L'un des plus célèbres de ces établissements était la piscine Deligny, fondée par M. Poidevin dès 1786, et qui fut rachetée par le maître-nageur Deligny – qui lui laissa son nom – en 1801. Elle resta en place jusqu'à ce qu'elle coule en 1993. La piscine Deligny a, depuis, été reconstruite et est toujours en activité.