Bien que très présent au Moyen-Age, la profession de bouquetière n'est officialisé qu'en 1677 lors de l'enregistrement des statuts qualifiant ces femmes de maitresses bouquetières et marchandes chapelières en fleurs. Elles avaient seules le droit d'assortir et de vendre toutes soirtes de fleurs naturelles pour baptèmes, mariages, enterrements de jeunes enfants. Elles étaient obligées d'employer des fleurs nouvellement cueillies et ne devaient pas utiliser les fleurs d'acacia.
25 juillet 1735, interdiction à toute personne n'étant pas reçue maitresse bouquetières de vendre, débiter et colporter aucunes fleurs ni bouquets dans auncuns des lieux de la ville et faubourgs de Paris, à peine de 500 livres d'amende et de confiscation. Cette interdiction s'étend aux faïenciers, confiseurs et autres personne dans qualité de faire des bouquets, soit de fleurzs naturelles ou artificielles. Comme de coutume, les interdictions ne sont pas suivies et beaucoup de femmes et jeunes filles portent des éventaires de fleurs de toutes saisons, qu'elles vendent ou débitent par bottes et paquets propres à mettre dans des pots... prétendant que ces fleurs ne forment pas des bouquets façonnés.
L'apprentissage des bouquetières est de 4 ans et 2 ans de service chez une maitresse, dont le brevet coutait 30 livres et la maitrise 500 livres. Les bouquetières ne peuvent prendre que 2 apprenties. Leur Saint patron est Saint Fiacre. Le siège de la corporation est situé rue de la Bouqueterie, près de l'Eglise Saint-Julien-Le-Pauvre. Le principal lieu d'étal est le Pont-Neuf et les mercredi et samedi un marché aux fleurs s'installe Quai de la Feraille. Lorsqu'un personnage de haute importance venait à Paris, il recevait la visite des bouquetières qui lui offraient un bouquet comme présent de bienvenue et il était d'usage que ce personnage leur fit un cadeau en monnaie sonnante et trébuchante pour les remercier de fleurir et parfumer son arrivée.
En 1776, le métier devient libre. A la fin du siècle, le métier se partage en trois corps distincts : jardinières-fleuristes qui cultivent les fleurs, marchandes de la Halle qui vendent en gros et bouquetières qui vendent au détail et confectionnent les bouquets.
Elles sont 82 sur la place de Paris à exercer ce métier vers la fin du siècle
Les deux soeurs, et surtout Suzette, eurent un joli habit de jardinière, de coton fin, avec des noeuds de ruban rose aux manches, et du lacis ; elles étaient faites au tour, et cela leur allait à merveille : elles avaient des bas du coton le plus fin, (...) avec des rubans, et un soulier de maroquin noir, avec le talon mince et bas ; leurs boucles rondes à l'ancienne mode étaient à double rang de pierres, et très brillantes - Restif de la Bretonne (vers 1790)